Empruntant le nom du plus haut col des Alpes italiennes mais aussi de sa sensationnelle route arpentée et ses 75 virages, la Stelvio, premier SUV de
la firme milanaise cible quelques géants de la concurrence, une certaine Audi Q5, la BMW X3, la Porsche Macan ou autre Jaguar F-Pace.
Premiers contacts
15 ans après nous avoir proposé le concept Kamal au salon de Genève en 2003, Alfa Roméo a décidé enfin de nous proposer ce tout premier SUV (mieux
vaut tard que jamais!) prêt à franchir les obstacles de nos routes. Le nouveau venu partage la plateforme de la berline Giulia lancée en 2016, d’ailleurs élue
« plus voiture de l’année ». Avec une silhouette très distinguée et des courbes arrondies vachement dynamiques, ce SUV refuse tout consensus rien que par
ses dimensions. Mesurant 4,69m contre 4,66 pour la Audi Q5 et la BMW X3, la Stelvio, en tout cas dans sa version « first Edition » présente des proportions
dignes d’un SUV mais peut-être que nous changerons d’avis à la vue d’autres versions plus baroudeuses. Lhabita’cle avec moins d’audaceLa sensation qui nous envahit à la vue extérieure de la Stelvio reçoit un coup quand on y prend place. Autant la silhouette de l’auto procurait un enthousiasme inébranlable, autant le cockpit procurait le contraire une fois installé à bord. Certes, le bouton « Start » intégré au volant rappelle une certaine habitude chez Ferrari mais cela n’est pas suffisant pour impressionner. Il en est de même pour les énormes palettes en alu qui font penser aux « supercars » mais qui restent totalement confondus dans la vue sombre de l’intérieur. Outre l’ergonomie très apprécié et le dessin intérieur très réussi, il est à déplorer la qualité un peu légère des matériaux utilisés. Côté habitabilité, on retient les places arrières très grandes avec beaucoup d’espace pour les jambes et un coffre de 525 litres (suffisant pour rester dans la concurrence) pendant que la BMW X3 la Audi Q5 proposent 25 litres chacune en plus.

Moteur et tarifs
Avec une version 4 cylindres de 280 ch, notre modèle de trajet franchi la zone rouge à 5.500tr/min et c’est alors avec déception et frustration qu’on se rend
compte du faible exploit de ce 4 litres là où la concurrence fait mieux. Peut-être que les ingénieurs italiens ont décidé de nous mettre d’abord l’eau à la bouche en attendant la réception de la superbe version vitaminée « Quadrifoglio » de 510 ch alimenté par un V6 biturbo. Si nous revenons à notre modèle d’essai, le 0 à100 km est franchie en 5,7 secondes, soit une seule seconde de moins que la Porsche Macan, ce qui pourrait faire douter certains sur le nom du SUV sportif le plus rapide ! Sur route, nous avons noté une direction légère mais très adaptée avec une stabilité mordante. On peut en déduire le rôle joué par le poids de la voiture qui oblige la balance à aller vers 1660 kg pendant qu’une Audi Q5 2.0 TSFI frôle littéralement les 1795 kg derrière la BMW X3 28i pour 1845 kg.

Notre bilan
Débourser presque 57.000 € pour notre version d’essai de 280 chevaux ne place pas forcément la Stelvio sur le banc des accusés de la cherté. Il y a tout
de même une Stelvio déjà à 45.000 € même si la concurrence propose un tout petit peu mieux, et, au même prix quasiment. Les performances et le comportement routier exemplaire de l’italien peuvent nettement faire oublier son manque d’amortisseur pilote, sa sonorité moteur ainsi que la qualité des finitions à bord.